Monténégro : les deux candidats à la présidentielle crient victoire

08/04/2013 09:14

 

Le président sortant du Monténégro, Filip Vujanovic, a affirmé dimanche 7 avril avoir remporté son troisième mandat présidentiel consécutif, à l'issue du scrutin controversé. Le candidat de l'opposition, Miodrag Lekic, a aussitôt qualifié de "coup d'État" la déclaration de son adversaire, revendiquant à son tour la victoire.

Le président sortant du Monténégro, Filip Vujanovic, était le grand favori de l'élection présidentielle.

Selon le comptage effectué par le parti du président sortant sur l'ensemble des suffrages exprimés, M. Vujanovic assure avoir obtenu 51,3 % de voix contre 48,7 % pour son unique adversaire. Sans fournir de résultats concrets, M. Lekic a affirmé pour sa part devant ses partisans qu'il l'emportant, "après le dépouillement de 97 % des bulletins de vote". Il a par ailleurs affirmé disposer d'informations selon lesquelles "les résultats étaient truqués".

Crédité de 55 % des voix par les sondages préélectoraux, le président sortant partait favori de ce scrutin. Son éventuelle victoire confirmerait l'emprise sur le pouvoir depuis plus de vingt ans de son parti, qui promet de redresser la situation économique par une adhésion rapide à l'UE. Miodrag Lekic, 65 ans, qui partage aussi les objectifs euro-atlantiques de son adversaire, a essentiellement axé sa campagne sur une lutte sans pitié contre le crime organisé et la corruption, domaines sur lesquels, en 2012, la Commission européenne a demandé au Monténégro de "mieux faire".

Le résultat contesté de l'élection présidentielle présente le risque de plonger dans une crise politique cette ex-république yougoslave. La situation économique n'a cessé de se dégrader dans ce pays de 680 000 habitants où le salaire mensuel moyen de 480 euros permet à peine de subvenir aux besoins et où le chômage touche 20 % de la population. La dette publique représente 51 % du PIB et les projections de croissance pour 2013 sont de 2,5 %.